Paranoia Agent

Un soir, une créatrice à succès est agressée alors qu’elle rentrait chez elle. L’agresseur est décrit comme un jeune homme avec une batte et des rollers. D’autres personnes vont alors en être victime, sans qu’aucun point ne les relie. La police enquête donc sur les moindres pistes.

Paranoia Agent est un projet de Satoshi Kon dans lequel on reconnaîtra bien sa patte. Et comme souvent avec le monsieur, il est difficile de totalement séparer l’histoire de sa mise en scène, tant il s’amuse à utiliser son média et ses références dans un tout bien formé. Mais tout de même, parlons d’abord du scénario. Paranoia Agent nous plonge dans un début d’enquête et phénomène social au travers de plusieurs personnages, qui apporteront chacun leurs propres histoires bien menées, et divers éléments entremêlés d’une belle manière. Certaines histoires seront très réussies, appuyées par la mise en scène qui jouera souvent sur sa manière de narrer, et on prendra plaisir à voir où l’anime nous emmène. Et c’est un peu là que le problème survient, dans le dernier tiers. L’anime deviendra un foutoir à bonnes idées, qui insisteront plus (voire trop) sur la forme et le concept plutôt que sur le récit. En découle des épisodes loin d’être mauvais, mais qui arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe en coupant l’entrain qu’avait créé l’histoire jusque-là, pour n’apporter pas grand-chose.
Les personnages sont tous assez intéressants, développant différentes histoires sous différents angles mais toujours avec la même thématique de fond. Chacun aura bien sa place, et tous livreront un portrait sociétal réussi et surtout bien utilisé dans le propos, notamment dans l’évolution de certains, mis à l’honneur par la fin.
La réalisation est très bonne, avec une mise en scène très réussie dans ses plans, transitions et diverses idées. Elle jouera très bien avec ses références et inventera toujours de nouvelles manières de conter son propos en fonction des personnages et de leurs histoires. Les décors sont de la même manière très réussis dans cette immersion dans la société japonaise, et dans leurs déclinaisons visuelles.
Les musiques sont de Susumu Hirasawa, donc évidemment que c’est très bien. Elles posent des ambiances très adéquates à la réalisation de Kon, dans des thèmes appuyant parfois la beauté et parfois l’excentricité des scènes.
Passé le dernier tiers, le dernier épisode livre une conclusion réussie et riche en sens, avec encore et toujours de bonnes idées tant visuelles que narratives. Paranoia Agent est donc un anime fait avec soin et qui vaut le coup d’œil, mais qui laissera toutefois un étrange sentiment d’inachevé, d’imperfection, notamment à cause de son derniers tiers. Je lui mettrais un 7/10.

Episodes : 13

Ost remarquables : L’ost, avec la très bonne Yume no tôshinenkôen, la jolie Kôfuku, la bonne Taiji môsô, la belle Kurogahama, la bonne Tôbô, la bonne Shinensô, et la bonne Sofu naru kaze.

Un très bon amv :

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